NOTE CRÈVE CŒUR
(...) Mais, le drame, c’est que l’on y croit ! les parents surtout y croient. On s’est d’ailleurs évertué à le leur faire croire depuis que l’école existe. Et il n’y a qu’à dresser l’oreille en cette période chez le boulanger, le boucher, sur le trottoir de l’école, pendant les dîners de première communion… pour entendre que le bout de papier ou plutôt le livret soigneusement plastiqué parce qu’il doit durer, a une sacrée importance : il est la preuve que sa fille est bien digne de sa mère ou de son père puisqu’elle a « bien travaillé » ou que « ses résultats sont satisfaisants », qu’il va falloir que l’on soit un peu plus sévère l’an prochain avec le fiston qui « passe de justesse ». C’est le papier qui va soulager : il passe dans l’autre classe l’an prochain ; ou qui est le début d’ennuis, de convocations, de pleurs… quand la petite phrase finale sera assassine et comportera le mot redouté "redoublement" (...) texte intégral